Shi li, Fa li et Jian wu
Le Zhan Zhuang doit être complété par plusieurs types d’exercices (Ji ben gong) afin d’apprendre à mettre en œuvre la “force globale” du corps dans le combat.
Tout d’abord, le travail de Shi Li (qui signifie “essayer la force”) consiste à réaliser un mouvement simple, en continu et induisant la participation de tout le corps. Les principes qui sous-tendent les Shi Li sont les mêmes que ceux du Zhan Zhuang: détente, concentration et respiration naturelle. Là encore, le geste sera guidé par une image mentale (par exemple: enfoncer un ballon dans l’eau) afin de faire naître la sensation dans le corps. La lenteur du mouvement est primordiale afin de laisser le temps au pratiquant de se corriger et de ressentir l’unité du corps dans le mouvement.
Il existe un peu plus d’une quinzaine de mouvements que l’on pratique dans un premier temps sur place, pieds parallèles (ting bu) puis en position de combat (san ti shi). Ces mouvements ont tous une finalité martiale: pousser, tirer, fendre, écarter, frapper,… et peuvent être séparés en deux groupes: ceux applicables en tui shou et ceux applicables en combat.
Ensuite, une autre catégorie de mouvements permet d’étudier l’expression explosive de la force instinctive: ce sont les Fa Li (”sortir/envoyer la force”). Le mouvement, dans un premier temps exécuté lentement, pourra dans ce type d’exercice être plus rapide une fois maîtrisé.
Des exercices de marche (Zou lu) ou mettant en jeu la stabilité permettent de renforcer le bas du corps ainsi que la perception du mouvement du centre de gravité dans le déplacement.
Une fois que les mouvements de Shi Li et Fa Li sur place ainsi que les déplacements de base sont relativement maîtrisés, marche et mouvements peuvent être combinés. Ces exercices se nomment Mo Ca Bu (« déplacement/pas friction ») et permettent de développer, en déplacement, l’expression de la force dans un mouvement. (NB: le combat est un mouvement permanent et chaque étape de l’enseignement vise à mettre un peu plus le pratiquant dans des conditions s’en approchant.)
Enfin, vient l’enchaînement de tous ces mouvements en déplacement au travers de l’exercice que l’on nomme Jian Wu (”danse de la santé”) ou Jiji Wu (”danse de la guerre”). Cet exercice nécessite une grande maîtrise des différents Shi Li, Fa Li et frappes que le pratiquant combinera avec des déplacements pour « créer » un combat imaginaire différent à chaque fois. Bien que ces séquences de mouvements ne soient pas codifiées, l’œil extérieur a coutume de les considérer comme les « taolu » du Yi Quan. C’est en réalité tout le contraire puisqu’elles visent à développer la spontanéité du pratiquant.
Exercice de Jian Wu par Me. Cui RuiBin (Imagin’Arts Prod)