Les spécificités du style
Le combat à mains nues
Conçu pour se défendre ou prendre l’avantage, poursuivant le vaste objectif d’efficacité, par nature en constante évolution, s’adaptant aux nouvelles contraintes environnementales, comportementales, sociales, l’art du combat à mains nues, puise dans tous les registres. Historiquement, la vitalité des animaux en situation de combat ou de chasse a inspiré les premiers chercheurs. Ainsi, leurs déplacements, leurs attitudes, leurs stratégies ont été étudiées puis systématisés sous des formes codifiées (quyen) où s’enchaînent gestes et techniques. En complément et afin d’atteindre le contrôle des émotions avant et lors de l’affrontement ou pour atteindre un autre niveau de perception, des techniques psychocorporelles et de méditation ont été élaborées par des moines bouddhistes et taoïstes. Aussi, trouve t’on dans le Kung fu Binh Dinh, des formes empruntées aux comportements des moines (le moine en garde, le moine assis, etc.) et aux comportements des animaux étudiés pour leurs aptitudes et leurs vertus (le tigre, la grue, le singe, le serpent, l’ours, la panthère, etc.)
La spécificité du Kung fu Binh Dinh se situe dans les choix tactiques du combat,
- Utilisation de la souplesse contre la force
- Supériorité des techniques rapprochées
- Esquive sans résistance
Ainsi le pratiquant (vo sinh) s’attachera à étudier les différentes distances de combat (longue, courte, corps a corps, sol), l’absorption de la force adverse, l’économie d’énergie, et apprendra à frapper avec toutes les parties du corps (poing, tête, coude, doigts, pied, genou, etc.).
L’art du combat avec armes traditionnelles
Lorsque le pratiquant commence à posséder suffisamment les techniques à mains nues et à maîtriser ses mouvements, il se doit d’étudier les armes traditionnelles qui deviendront le prolongement de son propre corps.
Cette pratique lui permettra :
- d’améliorer sa compréhension de l’art martial.
- d’élever le niveau de perception de son corps dans l’espace.
- d’améliorer sa motricité et la coordination générale de ses gestes et déplacements.
Les principales armes étudiées sous des formes codifiées (quyens) sont : le bâton long (roi), le sabre (dao), l’épée (khiem), les tomfas, le nunchaku, le trois-branches et le poignard.
Le Qi Gong
Deux aspects sont complémentaires à la pratique martiale et conjointement travaillés.
Les techniques de renforcement du corps
Pour prétendre à une pratique jusqu’à un âge avancé, le corps doit être éduqué et préparé. Aussi, le renforcement des systèmes musculaires, tendineux et osseux fait l’objet d’une attention toute particulière. Par un travail précis, méthodique et adapté au niveau de chacun, le corps trouve ou “retrouve” toute sa souplesse, son élasticité, sa solidité, sa puissance. Ainsi, le pratiquant, fort d’une bonne condition physique, se met à l’abri des traumatismes, des blessures et des désagréments bio-mécaniques que l’on peut malencontreusement rencontrer dans la vie quotidienne.
Les techniques respiratoires, énergétiques et méditatives
Popularisée sous le nom de Qi gong (Chi Kung), la pratique de techniques basées sur des principes taoïste, bouddhiste, et la médecine chinoise, est fondamentale pour le développement harmonieux du pratiquant. Elle garantit l’épanouissement de l’individu, en particulier dans sa pratique martiale et dans sa vie en général. Ces techniques favorisent :
- le contrôle de la respiration, donc de l’oxygénation du corps dans sa globalité.
- la domestication des émotions.
- l’augmentation des champs de perceptions et de sensations.
- la maîtrise du souffle interne (Chi ou Qi).
- le développement de l’intention (Yi)